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Le Burkina Faso

le pays des hommes intègres
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découverte

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GÉOGRAPHIE ET CLIMAT

État enclavé de l'Afrique sahélienne, le Burkina Faso s'étend sur 274.200 km². Il a pour capitale Ouagadougou.

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Le territoire est divisé en 13 régions administratives et subdivisé en 45 provinces, 359 communes de plein exercice dirigées par des maires élus et 8 000 villages environ.

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C’est un pays au relief peu marqué, les trois quarts du territoire sont occupés par une vaste pénéplaine dont l'altitude moyenne ne dépasse pas 400 m ; près de la moitié du territoire national est comprise entre 250 et 350 m. Sur les trois quarts du pays règne une topographie monotone, un vaste plateau parsemé de collines, de buttes et de vallons. 

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Le pays appartient à ce qu'on appelle communément la zone soudanaise de type tropical, à part le Nord qui est une zone sahélienne. Deux saisons distinctes : la saison sèche, qui dure environ 8 mois, et la saison des pluies ou hivernage, qui dure de mi-juin à mi-octobre et atteint son maximum en août. Les mois les plus chauds sont mars, avril et mai, où la température dépasse en permanence les 40C°.

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 De novembre à février souffle un vent du nord, rafraîchissant mais desséchant : l'harmattan. Il peut aussi, souvent vers la mi-février, prendre la forme d'un vent très violent qui apporte les sables du Sahara et soulève la poussière des routes, au point de cacher le soleil parfois pendant plusieurs jours (rare). Mais la période reste néanmoins agréable car tempérée : entre 25 et 30 °C. C'est sans doute la meilleure période pour un séjour ici. En zone sahélienne, les précipitations en juillet et août peuvent être extrêmement violentes.​

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LANGUES, ÉTHNIES ET RELIGION

Le Burkina Faso, littéralement « Pays des hommes intègres », situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, est un pays sahélien enclavé entre Mali, Niger, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire.

 

Assez peu touché par les grands flux touristiques et disposant de peu de ressources naturelles, le pays a gardé une authenticité que nous découvrirons ensemble.​

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QUELQUES CHIFFRES

18 MILLIONS D'HABITANTS

18 MILLIONS D'HABITANTS

Regroupant une soixantaine d'ethnies, le pays rassemble des populations très diverses, d'origine néo-soudanienne comme les Bobos, les Mossis, les Gourmantchés et les Songhaïs, peuples venus de la haute vallée du Niger comme les Markas, les Samos et les Bissas, groupes sahéliens comme les Peuls et les Bellas.

Au Burkina Faso, la langue officielle est le français. Cette langue fédère en quelque sorte, les burkinabés car il existe, en outre, une soixantaine de langues différentes. Les trois principales sont le mooré, le fulfudé (ou peul) et le dioula. Elles ont été choisies en 1974 car elles sont considérées par l'État comme des langues véhiculaires dans le pays.

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Les Burkinabés se partagent entre 3 religions : l'animisme, l'islam et le christianisme. Les proportions donnent à peu près 52 % de musulmans, 26 % d'animistes et 20 % de chrétiens (catholiques, protestants et de plus en plus de sectes para chrétiennes).

 

En vérité, on peut dire que la plupart des Burkinabés, même convertis à une autre religion, continuent à pratiquer un certain nombre de rites animistes (au début des années 1960, deux tiers des Burkinabés étaient animistes).  L'animisme recouvre l'ensemble des religions traditionnelles pratiquées par les paysans. On parle parfois aussi de fétichisme. Les principales ethnies qui pratiquent l'animisme sont les Mossis, les Gourmantchés, les Gourounsis, les Bobos, les Sénoufos, les Lobis, les Bissas...

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L'animisme reconnaît l'existence d'une force vitale dans les êtres naturels, que ce soit l'homme, l'animal, un arbre ou une rivière. Les rites animistes cherchent à capter ces forces vitales qui habitent l'univers. 

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Bien qu'il existe un Dieu tout-puissant, mais finalement peu préoccupé du sort des humains, les animistes lui préfèrent des divinités secondaires, en général les forces de la nature personnifiées et les esprits (parmi lesquels ceux des ancêtres). Dans les grands moments de la vie, elles sont consultées, et des animaux leur sont sacrifiés pour assurer la force, la richesse et la fécondité du groupe.  La notion judéo-chrétienne de péché n'existe pas, mieux vaudrait parler de transgression d'interdits. La maladie, la sécheresse, la faim sont toujours ressenties dans l'esprit des animistes comme les conséquences d'une faute grave. 

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L'attachement aux croyances traditionnelles est encore très vif dans la population. Même les fidèles musulmans ou chrétiens sont nombreux à perpétuer des rites animistes ancestraux.​

POPULATION RURALE

C’est un pays rural (90 % de la population), mais la croissance des villes est très rapide (+ 25 % entre 1985 et 1995) : Bobo-Dioulasso atteint 450.000 habitants, et la capitale, Ouagadougou, rassemble 1,48 millions d’habitants.

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18,2 % des personnes âgées de 15 ans et plus étaient alphabétisés en 1990. Le taux de scolarisation est de 36 % dans le primaire, 7 % dans le secondaire et 1 % dans le supérieur. â€‹

SANTÉ

 

  • Taux de natalité : 43.59 ‰ (en 2011)

  • Taux de mortalité : 12,74 ‰ (en 2011)

  • Taux de mortalité infantile : 81,40 ‰ (en 2011)

  • Taux de fécondité : 6,14 enfants/femme (en 2011)

 

D’ici à 2030, la population du Burkina devrait doubler, d’où un problème croissant quand à la nourriture et à l’eau.

STATISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES

 

  • Population : 0-14 ans : 47,5 %; 15-64 ans : 49,59 %;     + 65 ans : 2,91 %

  • Espérance de vie des hommes : 51,04 ans (en 2009)

  • Espérance de vie des femmes : 54,91 ans (en 2009)

  • Taux de croissance de la pop. : 2,68 % (en 2001)

  • Taux de migration : - 0,97 ‰ (en 2001)

  • Taux de croissance économique : 5,6 % en 2007

 

Le taux de pauvreté au Burkina est estimé à 43,9% et le pays occupe le 161ème rang sur 169 pays selon l’indice de développement humain.​

LA NOTION DE FAMILLE ÉLARGIE

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Comme dans beaucoup de pays d’Afrique, au Burkina Faso la cellule sociale de base est la famille que nous qualifierons « d'élargie » pour la différencier de la famille de type européen (papa, maman, les enfants). Elle comprend tous les individus qui ont des liens familiaux : frères, soeurs, demi-frères, demi-sœurs, cousins, cousines, nièces, neveux, épouses, co-épouses, qui habitent la même « concession » ou la même « cour » (groupe de cases) et qui obéissent à un même ancêtre : le chef de famille.

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Plus élargie encore, on trouve la « Grande Famille » (parents du même lignage), que l’on pourrait appeler « clan », pour nous autres européens. Quelquefois mais pas nécessairement, la notion de Grande Famille se confond avec celle de « village ». Le village est le rassemblement des familles, habitant le même endroit. Un chef de village est un personnage important, le plus souvent âgé (selon les critères du continent où l'espérance de vie est faible) : dès 40 ans, on est vieux.

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D’autre part, la majorité des ethnies du Burkina Faso sont patrilinéaires. Cela veut dire que l'on appartient à la famille de son père Pour que deux personnes appartiennent au même groupe de parenté, il faut qu’il y ait entre eux un lien de descendance par les hommes. Puisque seuls les hommes transmettent la parenté, les enfants d’une femme ne font pas parti de sa parenté mais de celle de son mari.

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Un peu compliqué à suivre au début pour nous ! Les oncles et tantes du côté paternel sont donc appelés « petits papa » et « petites maman », les cousins et cousines « frères » et sœurs ». Du coup, notre cerveau de blanc s’y perd vite !

 

POURQUOI CETTE NOTION DE FAMILLE ÉLARGIE ?

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Tout simplement pour assurer à l’individu une sécurité maximum, la vie dans ces pays étant soumise à une grande précarité et aux aléas quasis quotidiens. Elle permet la solidarité dans le groupe, chacun pouvant compter sur les liens d’appartenance pour y puiser les moyens de sa survie en cas d’extrême difficulté.

Huit ou dix enfants ou jeunes en quête des petits travaux (gardiens de troupeaux, cireurs de chaussures, porteurs d’eau, …) subviennent ensemble aux besoins minima de la famille, avec plus de chance qu’un seul. Dans la culture de ces groupes « pauvres », les enfants sont considérés comme une richesse. Et dans le cadre familial, la richesse que représentent les enfants, c’est la sécurité.

Cette solidarité étant obligatoire, elle oblige à la redistribution en permanence et prive ainsi celui qui a fait des études ou qui a pris des risques, des bénéfices qu’il pourrait en retirer. Ce devoir social permet à chacun de profiter des acquis des autres Ce sont des sociétés dont les liens ne sont pas occasionnels, mais stables.

Les familles en situation précaire ne recherchent donc pas, comme nous, un niveau de vie mais une probabilité de survie en se regroupant.

Pour elles, la régularité d’un apport, même modeste, est préférable à l’incertitude d’un gain plus important. La multiplicité des actes individuels augmente les capacités de survie collective.

Non valorisé, l'individu doit subordonner son intérêt personnel à celui du groupe. Refuge permanent et éternel, la famille est toujours présente. Ainsi, loin de chez eux, les migrants se regrouperont autour d’un aîné qui jouera le rôle d’arbitre ou d’organisateur qui appartiendrait normalement au père. Ils recréeront en somme une famille librement choisie où qu’ils se trouvent.

Par delà la mort, le groupe familial se retrouve toujours vivant, un nouveau « père » remplacera toujours le patriarche défunt.

La revendication de liberté, le droit pour les garçons ou les filles de construire leurs vies et de choisir librement un époux ou une épouse, le droit au bonheur personnel, toutes ces idées s'articulent mal avec la notion de sécurité et avec la puissance de la famille élargie patriarcale. Elles se diffusent petit à petit à partir des villes, à travers les milieux scolarisés, mais se heurte au poids des traditions et à la précarité toujours présente dans le quotidien de la plupart des familles.​

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